BCHT

Reconnues par la désignation MAN & BIOSPHERE par l’UNESCO pour la richesse patrimoniale de leur territoire, les 4 Réserves de biosphère de la zone France Manche Angleterre – Brighton, les Iles et Mer d’Iroise, le marais Audomarois et le North-Devon – accueillent plus de 20 millions de visiteurs. L’impact de la fréquentation touristique sur ces espaces particulièrement sensibles est difficile à évaluer… Pour autant les habitants de ces territoires prennent conscience de cette ressource à gérer. L’enjeu majeur pour les gestionnaires de site et professionnels de tourisme est d’atténuer les impacts potentiellement négatifs de cette fréquentation et d’en optimiser la valorisation locale.

Le projet BIO-CULTURAL HERITAGE TOURISM (BCHT) vise à la fois à préserver les sites naturels, et à augmenter les revenus liés au tourisme : il concilie la sauvegarde du patrimoine et le savoir-faire issus de pratiques culturelles, qui mettent en lumière le lien Homme-Nature. Gestionnaires de sites et entreprises locales veillent ensemble à concilier l’accueil du public, avec la viabilité de leurs activités économiques et la protection de la biodiversité de l’espace naturel. Ils souhaitent ainsi développer un tourisme plus responsable, bénéfique pour le territoire. Ce projet est réalisé dans le cadre du programme INTERREG V FRANCE-MANCHE-ANGLETERRE, sur le volet « valorisation du patrimoine » (3.1) : il mobilise plus de 4M€ de budget global, et reçoit près de 3M€ de FEDER de septembre 2018 à décembre 2021.

Partenaires de connaissance, l’Université d’Exeter et Pas-de-Calais Tourisme apportent leur expertise aux 4 Réserves de Biosphère sur l’impact économique du tourisme, et sur le développement d’un réseau de professionnels souhaitant améliorer la qualité de leur offre. L’objectif est ainsi de développer une méthodologie collective et des outils communs, adaptables à d’autres sites du même type.

A travers une gouvernance participative entre gestionnaires de site naturels, habitants et exploitants, professionnels du tourisme et décideurs locaux, ce projet explore trois grands pôles d’action :

1. UN SCHEMA DIRECTEUR D’AMENAGEMENT ET D’INTERPRETATION TOURISTIQUE

pour induire des comportements participatifs à la résilience des sites naturels par une meilleure répartition dans le temps (saisonnalité) et l’espace (sites fragiles) du flux de visiteurs, en jouant sur une planification plus soutenable des activités, expériences, équipements et services proposés aux visiteurs.

2. UN PROGRAMME PARTAGÉ DE SENSIBILISATION ET D’IMPLICATION DES PRESTATAIRES TOURISTIQUES

Un réseau d’entreprises partenaires « éco-acteurs » développe avec les réserves de nouvelles offres touristiques, plus en adéquation avec leurs valeurs. Ses membres bénéficient d’échanges d’expériences transfrontaliers, de formations et d’outils pour s’approprier le concept BCHT. Les 4 Réserves de biosphère expérimentent avec les professionnels un mécanisme financier de contribution volontaire auprès des visiteurs, au profit de la restauration d’espaces naturels altérés.

3. UNE OFFRE DIVERSIFIÉE D’OUTILS ET D’AMENAGEMENTS POUR LES DESTINATIONS DE TOURISME BIOCULTUREL

Les 4 Réserves de biosphère utilisent les données locales récoltées pour le schéma directeur (1) et travaillent avec les prestataires touristiques (2) pour identifier les produits et activités que les autorités locales portent ou soutiennent en leur qualité d’aménageurs de l’espace public. Ces opérations pilotes deviennent le support d’une nouvelle offre à la fois proposée par le secteur public et le secteur privé, et qui sont transférables et partagées par tous ces acteurs.

Ce modèle de tourisme bio-culturel confère aux réserves et à leur territoire à la fois une visibilité plus importante de la destination et de sa désignation UNESCO, à l’échelle européenne et nationale, une meilleure qualité d’accueil des visiteurs et une gestion pérenne et positive de l’espace naturel. Car une offre touristique bénéfique pour la biodiversité des réserves l’est autant pour ses habitants, ainsi que pour ses visiteurs.

C’est pourquoi la CAPSO et le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale, co-gestionnaires de la Réserve de biosphère du marais Audomarois depuis 2013, développent par exemple dans le cadre du projet BCHT un potager conservatoire dans le secteur de la Maison du Marais et co-organisent les Trophées de la Réserve de biosphère… comme autant de créations concrétisant la mise en place d’un schéma directeur de gestion de la fréquentation du marais. Ils accompagnent également le réseau des éco-acteurs, et les encourage à développer une nouvelle offre en adéquation avec les valeurs « Man and Biosphere » de l’UNESCO en bénéficiant de l’expertise des partenaires européens.